"Emma, déshabillée du regard" Vous écoutez Déferlante, podcast provocateur... de plaisir. L'épisode de ce soir est le 3e et dernier de la trilogie d'Emma. Pour les auditeurs qui nous écoutent en cours de route, je précise: il s'agit d'un récit intime, authentique, vrai. Emma existe - sous un autre prénom - dans la vraie vie, elle est, comme vous, auditrice de Déferlante, et un jour, elle a pris son courage à deux mains, pour me proposer ses récits. Je tiens à la remercier encore une fois, pour ce partage absolument délicieux, rafraîchissant comme une glace par un après-midi de cagnard. A la fin de votre écoute, remerciez vous aussi Emma, laissez-lui un commentaire, sur la plateforme où vous écoutez Déferlante. Je me chargerai de lui faire parvenir le florilège de vos émotions. Et vous savez quoi? Vos récits seront toujours plus vrais et plus beaux que les fictions à 50 nuances d'invraisemblable. Je vous encourage donc à oser, envoyez-moi un mail. Allons-y pour ce nouvel épisode. *** C'était le premier SMS de la journée : « Voilà mon adresse. Ecris-moi quand tu seras devant la porte de l’immeuble, et je te donnerai les dernières instructions. Jeff » Voilà, j’y suis! Et dans ma tête, une question tourne en boucle: - Mais pourquoi tu fais ça Emma ? - Juste pour me voir autrement. Je veux savoir si ce corps que je déteste depuis si longtemps est vraiment aussi moche que je le crois. Je veux me voir à travers les lunettes d’un homme, à travers le regard d’un inconnu. Et puis, ça ne risque rien. Le quartier est très correct, c’est un immeuble soigné. Et non, je ne vais pas faire demi-tour maintenant, non. Hier soir, lui et moi, on en a très longtemps discuté. Sa voix est calme, ses mots sont choisis. Il inspire confiance. Mais oui, c’est de cela dont il s’agit, de la CONFIANCE. Je tape sur mon téléphone : « Jeff, je suis en bas. ». Mon cœur bat très fort. Ma respiration est courte, et l’excitation, sourde jusqu’à maintenant, devient presque douloureuse dans mon bas-ventre. Ping!…la réponse arrive, comme convenu: « tu sonnes chez Durant, tu entres, et tu montes au troisième étage. Sur le loquet de la porte, tu trouveras le masque qui va te cacher la vue. Tu l’enfiles de manière à vraiment ne rien voir puis tu frappes à la porte, quand tu es prête à être ma chose. » Petit rire nerveux; dans Durant, il y a dur… En fait, le nom lui va bien ! Je ne réfléchis plus, je veux jouer, un jeu risqué mais c’est justement le risque qui m’excite tant. Je suis prête à m’offrir, à répondre à ses demandes. Je vais être sa chose. Je me mets à sa disposition mais c’est moi qui garde le contrôle: je peux dire "stop" à chaque instant. A vrai dire, plus rien ne me retient, alors je monte les escaliers, j’enfile le masque et je ferme les yeux. Oui, j'accepte de ne rien voir. Je frappe à la porte. « - Donne-moi ton sac ! » de nouveau cette voix grave et sèche. Dans mon for intérieur j’éclate de rire, mon sourire me trahit. Pour la première fois de ma vie, je vais être modèle pour un photographe, mais pas un photographe quelconque, non! Jeff fait de la photo érotique, de la photo pornographique. Je ne sais pas trop où est la limite. Mais est-ce vraiment cela le plus important? J’ose être là, les yeux bandés, prête à me déshabiller pour un inconnu qui va me photographier, nue. Lui, il en voit des corps. J’aime ses photos, très provocantes, contrastées, brutes... mais avec une tendresse certaine pour ses modèles. Je ressens de la joie... d’être là, d’avoir réussi à vaincre tant d’obstacles. A cet instant, je sais que je viens de remporter une victoire sur ma vie, une sorte de revanche. Je me sens libre, incroyablement libre! Je vais jouer, je le sais. Je vais me prêter au jeu, totalement. "- Tu restes silencieuse, tu écoutes et tu m’obéis." C’étaient ses instructions hier soir, au téléphone. Il a dû déposer mon sac quelque part, il me prend les mains, je le suis. Il marche lentement. Je crois que nous sommes dans une sorte de couloir étroit, nous effleurons des meubles ou un mur? Il lâche mes mains. J’entends ses déplacements, je devine ses gestes. Il m'ordonne : « Déshabille-toi ! » "Avec plaisir", je pense. Vite ou lentement ? Mais je ne dis rien. Je sais qu'il est là, tapi quelque part, il m’observe. Nous avons le temps, alors je choisis d’apprécier chaque geste. L'un après l'autre, je défais les boutons de mon manteau trois-quarts. Je le laisse juste tomber par terre. En-dessous, je porte une robe. Et je l’ôte lentement. Me voilà en culotte avec de petits froufrous, et des bas noirs lacés joliment derrière les jambes, sans rien d’autre. Je pose mes mains sur mes seins et je lève la tête, j'attends. Je n’ai pas honte d’être là, et je ne veux plus jamais avoir honte. Il y a le déclic de l’appareil photo. «- Je veux te voir complètement nue » Alors je retire ma culotte, et mes bas, l’un après l’autre. Clic, clic…devant et derrière moi… Tout près ou à quelques mètres. «Agenouille-toi ! » J’obéis, le sol est très froid, c'est du carrelage. Ecarte tes jambes, regarde à droite, à gauche. Clic clic. « Allonge-toi ! » Le froid du sol me fait du bien, l’excitation m'avait donné chaud. Je m’étale, je tourne, j’apprécie la froideur. Il photographie. « Caresse-toi, touche tes grandes lèvres ! Clic Ecarte-les ! Montre-moi ton envie ! Tu mouilles ? Pas mal! Clic Replie les jambes écarte-les au maximum. Ouvre ton sexe ! Oui, comme ça… » Clic Je sens sa chaleur, il est très près de moi. «Tourne-toi! Montre-moi ton trou sombre ! Mets ta tête par terre, écarte tes fesses ! » Clic Je sens mes seins s’écraser sur le carrelage froid. La position est inconfortable mais j’aime m’offrir à l’appareil photo. « - Debout ! » J’entends un bruit de métal, puis je sens une chaine…autour de ma gorge, il me pose une sorte de collier qui me pique. C’est un peu serré, mais je respire sans aucune difficulté. Ça pique vaguement. Puis j’entends un léger sifflement et à peine décalée, une caresse vive, chaude, sans tendresse claque sur mes fesses. Une fois, deux fois, trois fois… J’ai de nouveau envie de rire et de lui dire : « même pas mal » parce que ça ne fait pas mal. Mais oui, j’ai les fesses en chaleur. Et là, je ressens une douleur cinglante, d'un coup,qui pince. Et je m’entends dire « - Aie ! » Mais je résiste, je veux savoir ce que je peux supporter. La douleur, la chaleur, l’envie se mélangent, s'entre-mêlent, pour faire naître une sensation nouvelle, piquante, relevée… Puis, il s’arrête. Il s’approche de moi. Je sens son corps tout proche, il me fait l'effet d'une récompense. Il me donne à boire, de l’eau. Puis, il me dit: « Allonge-toi de nouveau par terre ! » Il introduit légèrement son doigt dans mon vagin. Ensuite, un objet froid glisse à la place de son doigt. « J’ai une collection de dildos en verre » m’avait-il confié au téléphone. Une excitation profonde m’envahit, je me masturbe, je caresse mon clito, et mes seins. Là par terre, sous un objectif, les yeux bandés, je m’abandonne à mes caresses. Je mouille, je gicle… Je me sens femme. J’ai oublié la laideur, les complexes. J’entends juste les déclics de son appareil photo, je découvre le plaisir de l’exhibition. A la fin, je suis essoufflée sur le carrelage. Il m’aide à me redresser. Il me fait asseoir, ce n’est plus froid, tiens! c’est moelleux. « Enlève ton masque ! » Et là... la lumière m’éblouit. Je découvre une très belle pièce claire, avec de grandes fenêtres. Le blanc domine. Jeff me regarde, il porte une casquette, il a une petite barbe et la cinquantaine assez cool ! Il me sourit, moi aussi. « Bah, pour une première fois, tu t’en es bien sortie ! » Je me sens fière, comme une gamine! Je lui réponds: « Mais j’ai adoré, Jeff ! » Plus tard, j’ai une question assez difficile à poser. « - Dis-moi Jeff, les photos, elles sont comment ? » Je redoute la réponse. Alors, il se lève, il vient près de moi pour m’en montrer deux ou trois. Pour la première fois, je m’observe et je me trouve belle. Malgré la nudité, je m’aperçois que mon corps est harmonieux, les formes sont douces, rondes. Jeff et moi, nous referons d’autres séances de shooting. Les photos et les mises en scène vont évoluer. Je vais m’abandonner devant l’objectif de son appareil comme pour mieux me retrouver à chaque fois, m’accepter. Et aussi... me pardonner. *** Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met à nu.