"Dans le corps de Pierre" Vous écoutez Déferlante, podcast agitateur d’émotions. L'épisode de ce soir est le 10 ème de la très belle série de récits intimes, exclusivement consacrée au corps masculin, à ses ressentis, à ses craintes. A ses émotions. Je voulais en savoir plus sur le corps masculin, alors j'ai posé quelque questions, et des hommes m'ont courageusement confié leur histoire... Et dans "confier" il y a confiance. Alors, je tiens à remercier Pierre pour la sincérité de ses propos, et pour cette "douceur de vivre sa sexualité" qu'il a fallu gentiment trouver, l'inventer... comme un cadeau à soi-même, alors que personne ne nous apprend à le faire. J'espère que ces récits intimes, sincères, parfois crus permettront aux femmes de mieux apprivoiser la partie cachée de l'iceberg des émotions masculines. Allons-y pour ce nouvel épisode. *** J’ai découvert très jeune que j’étais un garçon, futur homme. En effet, élevé dans l’esprit de la religion catholique de l’époque, eh bien... il n’y avait que deux possibilités: être un homme et aimer les femmes, ou bien l’inverse… Ayant un zizi pour faire pipi, c’est donc tout naturellement que j’ai découvert que j’étais du genre masculin, puisque les femmes ne possèdent pas cet « accessoire ». J’ai grandi et vers l’âge de 13-14 ans, j’ai remarqué, assez fortuitement d’ailleurs, que cet « accessoire » ne servait pas qu’à faire pipi. D’abord j’ai été étonné de ce qui arrivait, pourquoi cet endroit de mon corps changeait-il? Très vite, j’ai tout de même découvert que ce petit être pouvait grandir et il avait le don de « faire du bien ». Evidemment, vu mon éducation, ça se passait en cachette et relativement rarement. Ma jeunesse s'est déroulée paisiblement dans un village, où tout le monde connaissait tout le monde. Je n’étais pas particulièrement beau, mais pas laid non plus. Ceci étant, je n’ai découvert véritablement les premiers émois d’adolescent qu'à l’école secondaire, justement parce que j’y ai rencontré d’autres filles que celles de mon village. Mais, toujours élevé dans l’esprit catholique, je n’osais pas aller plus loin, même si une fille me plaisait ou si elle me draguait. C’est donc vers l’âge de 18 ans que j’ai eu mes premiers rapports... amoureux avec des filles. C’était plutôt sympa, même si ces courtes relations n’ont jamais débouché sur autre chose que des flirts. D’ailleurs, j’ai eu mon premier rapport à l’âge de 20 ans. Qui n’était probablement pas le plus réussi de ma vie sexuelle. Aujourd’hui, à 48 ans, mon rapport avec mon physique n’a pas changé. J’ai été sportif dans mon jeune temps, et j’ai gardé des beaux restes, mais la vie fait qu’il n’est pas toujours facile d’entretenir ce corps. Je suis plutôt du genre à penser : "je suis comme je suis " physiquement parlant. Alors oui, j’ai certainement pris un peu de poids, j'ai de petits défauts physiques apparus avec les années, mais c'est normal avec la profession que j’exerce depuis plus de 30 ans maintenant et qui n’est pas toujours facile. Si je devais changer quelque chose? Je ne changerais rien à ce que mon corps est devenu. Je ne suis pas du genre à suivre des modes vestimentaires, ni du genre à vouloir confier mon corps à la science dans le but de l’embellir, ni du genre à vouloir à tout prix ressembler à quelqu’un! Non, je suis moi et c’est très bien comme ça! Pour ce qui est de ma vie sexuelle? J’ai eu plusieurs partenaires avant de me fixer. Toutes mes relations, y compris l’actuelle avec la mère de mon enfant, ont toujours été du style "classique". Rien d’extravagant, mais, comme les jeunes disent : "ça fait le job". Longtemps, j’ai cru que mon pénis était trop petit. C’est probablement la raison qui m’a poussé à aller consulter des sites adultes, pour me rassurer ou surtout, pour me décomplexer. Ces consultations m’ont surtout permis de découvrir d’autres choses en termes de sexualité. Certaines images m’ont fait prendre conscience d’avoir d’autres désirs, sans pour autant les réaliser nécessairement. Alors, effectivement, il y a un petit jardin secret que j’entretiens, pour moi, pour me faire plaisir, peut-être aussi pour rattraper un certain temps perdu… Aujourd’hui, mon pénis est véritablement devenu un objet de plaisir. Petit au repos, mais dès que certaines idées m’effleurent, il peut devenir dur comme un roc. Je ne sais toujours pas (c’est un questionnement personnel) si la taille en érection est dans la moyenne ou pas. Mais finalement, il est comme il est, tout comme le reste de ma personne. Depuis la découverte de tout ça, je le rase entièrement. Ca le fait paraître plus grand et plus gros, même si je suis conscient qu’il n’en est rien! Avec l’expérience, je connais mieux sa sensibilité, sa réactivité. Souvent, une simple pensée peut induire des effets très immédiats. Je me suis même, très récemment, acheté un jouet, de manière à découvrir d’autres sensations. Certaines zones, comme mon gland par exemple, sont très sensibles. Il n’en faut pas beaucoup pour me faire bander et me donner envie de me faire du bien. L’homme, je pense, est très sensible à la vue d’une scène érotique ou pornographique. Et souvent, quand le désir est là, l’érection n’est pas loin! Et je me dis: "tant que ça fonctionne, pourquoi s'en priver" ? Que ce soit seul ou en couple, les sensations sont différentes mais complémentaires, je pense. Alors, mon corps, je tente de le préserver tel qu’il est maintenant, même si quelques blessures physiques (heureusement, sans trop de gravité, ni trop de séquelles) me rappellent parfois que ma vie aurait pu être bien plus courte. Pourtant, mon corps, je le torture encore très souvent, trop souvent: travail de nuit, parfois de nombreuses heures sans dormir, travail physique… ça n’aide pas à le conserver correctement. D’autant que dans les moments de temps libre, je suis plutôt du genre épicurien: un bon apéro avec des amis, un bon barbecue arrosé d’un petit rosé, ça non plus, il paraît que ce n’est pas trop bon. Mais, partant du principe qu’on a qu’une vie, autant profiter de tout ce qu’on peut quand on le peut, non? J’espère qu’il restera tel qu’il est le plus longtemps possible, histoire de voir ma fille grandir et de l’accompagner le plus loin possible dans sa vie. Et si j’avais un conseil à lui donner, tout comme aux jeunes de son âge? Eh bien, ce serait... de vivre autant qu’ils peuvent, une sexualité épanouie et curieuse, avec, évidemment, toutes les précautions d’usage! *** Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met à nu.