"Dans le corps de Raphael"

Vous écoutez Déferlante, podcast agitateur... d'émotions.
L'épisode de ce soir est le 13ème et dernier
de la très belle série de récits intimes,
exclusivement consacrée au corps masculin,
à ses ressentis, à ses craintes. A ses émotions.

Je voulais en savoir plus sur le corps masculin,
alors j'ai posé quelque questions,
et des hommes m'ont courageusement confié leur histoire...
Et dans "confier" il y a confiance.

Alors, je tiens à remercier Raphael
pour sa façon de se raconter sans faux-semblants,
sans embellir, en assumant les monts et les vallées
de son parcours d'homme.

J'espère que ces récits intimes, sincères, parfois crus
permettront aux femmes de mieux apprivoiser
la partie cachée de l'iceberg des émotions masculines.

Je suis reconnaissante à tous ces hommes inconnus
qui ont pris le temps de m'écrire
parce qu'ils avaient le courage de se raconter.
Et vous savez quoi?
Vos histoires imparfaites seront toujours plus belles
que les fictions à 50 nuances d'invraisemblable.

Allons-y pour ce nouvel épisode.
***
Je me suis toujours trouvé commun,
pas athlétique, pas attirant.
Commun et invisible, ou du moins d'un point de vue sexuel.
Disons que j'étais le gars que les filles aimaient
mais... pour parler, pour se confier.
Pour être proche, mais pas pour être en couple.
Et ça... ça m'a fait me poser des questions sur moi pendant un certain temps.
Même si je savais que mon corps réagissait
au contact et à la vue de la gente féminine.

Je n ai jamais ressenti de honte ou de gêne du fait de me masturber,
j'ai commencé en découvrant les revues et cassettes vidéo
de mon frère aux alentours de mes 11 ou 12ans.

Je suis toujours tombé amoureux trop vite
et forcément, j'ai vécu beaucoup de désillusions...
Mais quel plaisir, encore aujourd'hui,
de sentir cette délicieuse sensation
de la réaction physiologique quand on désire un autre être humain.

Mon corps, ses attraits et ses "défauts"?
Il est quelconque, physiquement parlant:
je suis rondouillet, légèrement musclé avec quelque tatouages.
Mon corps a été malmené,
moqué même quand il était jeune et gros.
Après, je l'ai affiné et un peu sculpté, à force de dur labeur
et puis, il est redevenu rondouillet,
tout en étant mis en valeur par des dessins.

J ai toujours fait un peu de sport, mais jamais a outrance,
juste pour garder la forme et profiter des bonnes choses de la vie.
Suite a un accident, plus de sports possible,
mais j'espère pouvoir bientôt reprendre.
Je ne suis pas narcissique du tout,
plutôt enclin à m'auto-dévaluer.
Je n'ai aucune confiance en moi.
Je voudrais perdre du poids juste pour
espérer m'aimer et vivre mieux ma relation à mon corps.

Alors, mon sexe dans tout ça?
Une chose que je ne ferai jamais, c'est de prendre en photo
quelque chose que je n'accepte pas.
Mais... si je devais comparer ma verge
à quelque chose, eh bien, on dirait une "zwan"!
Cela va paraitre bizarre vu la comparaison.
Une "zwan" au repos, mais je jure sur l'honneur qu'en érection,
elle fait 18cm et elle est large comme une saucisse de campagne.
(tant qu'à rester dans les charcuteries)

Elle est douce, légèrement veinée, aucun poil sur les couilles
et très peu sur le pubis.
Depuis que je me suis fais opéré et enlevé le prépuce,
j'ai une hyper sensibilité du contour du gland,
mais c'est censé s'atténuer avec le temps…
Après combien d'années, ça... on verra.

J ai 45 ans et j'avoue que jusqu'à présent
je n'ai connu qu une seule panne.
A mes yeux, la sensualité et le désir
sont les choses les plus importantes, pour une sexualité aboutie.
Par contre, je peux toujours avoir une érection comme un gamin
devant une image, une scène ou une personne qui me donne envie,
peu importe où je me trouve.
A vrai dire, il y a plus de détails qui me font bander que débander.

Bander? à peu près tout ce qui touche au corps féminin,
la poitrine, mais surtout la lingerie, la sensualité, le côté sexy.
Je préfère un corps à moitié dévoilé qu'un corps...
disons "brut de décoffrage".
Débander? mis à part un de mes enfants qui rentre
dans la chambre parentale au mauvais moment... pas grand-chose.

Mon corps, fidèle compagnon de voyage,
dans cette belle aventure qu'est la vie? On peut dire ça, oui.
Quelque drogues douces,
prise et pertes répétées de poids,
des interventions chirurgicales
et depuis quelque temps, la perte de la moitie d un quadriceps.
J'essaie de lui faire du bien: kiné, massage, sport.
Mais je lui fais du mal aussi: alcool, manger trop gras.

Ce que j'aimerais le plus? M'aimer un jour,
pour autre chose que ma présence et ma gentillesse.

Mon conseil pour les jeunes?
Croyez en vous, et ne laissez personne vous dire,
qui vous devriez être,
juste sur la base de votre apparence physique.
***
Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met à nu.