"Emma, vers l'aventure" Vous écoutez Déferlante, podcast provocateur.. de plaisir. L'épisode de ce soir est un bijou. Une ode à la vie. Une renaissance au désir. Emma a longuement hésité avant de me contacter. Parce que parler de soi-même, de son intimité n'est jamais chose aisée. Cela demande du courage. Et elle, elle le fait avec une tendresse émouvante. Envers elle-même et envers la vie. J'espère que son récit redonnera confiance. Merci Emma, vraiment. Allons-y pour ce nouvel épisode. *** Je m'en souviens comme si c'était hier: c’était début août, le premier confinement venait de se terminer. Avec les enfants, nous avions pris deux chats, et je redécouvrais les joies du crochet. J’avais 51 ans, j’étais fraichement divorcée. Je m’étais inscrite sur une application de rencontres, mais les seuls hommes qui me contactaient avaient 60ans et plus. Ils me proposaient des week-ends en camping-car. Alors... le crochet, les chats, le camping-car, c'était la vieillesse qui me faisait signe. Vieillir? D’accord, personne n’y échappe, mais pas comme ça! L’abonnement sur l'appli de rencontres s’arrêtait mi-août, j'avais déjà décidé de ne pas le prolonger. Et tant pis pour tous ces week-ends en camping-car! Puis, il y a eu ce dernier message... d'un homme, la 40aine qui n’habitait pas très loin. On s’est donné rendez-vous, il cherchait exactement ce dont je me languissais depuis pfff! si longtemps… Du SEXE, tout simplement. J'avais du mal à y croire. Incrédule, je me suis rendue sur le parking, près de la petite gare du coin où j’habite. Je l’observais de loin. Il était grand, mince et... en m’approchant, je l'ai trouvé carrément attirant, cet homme. Ce n’était pas un malade, ni un moche, ni un cas social… Non, un homme très bien. On a fait un tour ensemble, nous nous sommes pris par la main, nous nous sommes embrassés aussi. Je me souviens avoir été surprise de la simplicité et de l’évidence avec laquelle on s’est embrassé. Et si, après tout, il y avait une vie après la vie? Oui, il y a une vie après la vie, et il y a un lendemain... Ce jour-là, j’étais nue sous ma robe, excitée comme une adolescente. Dans mon bas-ventre, la boule de désir me brûlait littéralement. Je mouillais et je regrettais de ne pas avoir enfilé une culotte. Mais j’avais pris avec moi un panier de picnic, avec des préservatifs, achetés sans savoir trop pourquoi, et une couverture qui sera sûrement trop petite, du café, parce que c’était tôt le matin… et des fruits, sans doute... ou peut-être du chocolat? On s’est embrassés, légèrement au début, je crois. Je ne sais plus vraiment le goût de ses baisers. Par contre je me souviens de l’instant où j’ai passé ma main sous son tee-shirt, sur sa poitrine. Soudain, je n’étais plus que désir. La douceur, la chaleur de sa peau... oh, non, je n’avais rien oublié du tout. Juste sentir ses poils sous mes doigts, et j'en avais le vertige. Vertiges de l’amour? ouais, tu parles… Non, non, non, vertiges du sexe… Verges, tiges… pénétrez-moi, remplissez-moi ! Alors moi, je l'embrassais, je le léchais, je fourrais mon nez partout, en frottant mon visage sur sa poitrine, je le reniflais. Je lui en voulais un peu d’avoir utiliser du déodorant, sur ma langue, c’était amer. Moi, je voulais le goûter lui, l’Homme... au goût salé, un peu âcre. Il a ouvert sa ceinture… mais je ne l’ai pas laissé faire, je voulais voir ce sexe se libérer du jeans un peu serré, je voulais voir cette bite se dresser. Je suis tombée à genou devant lui, et goulûment, je l’ai sucé presque sauvagement, comme une affamée. Je ne sais même plus si j’avais encore ma robe. L’endroit où je m’étais posée dans le petit bois au-dessus de la gare, nous dissimulaient à peine. Moi, je m’en fichais. Lui moins, je crois. En plus les moustiques et les orties le dérangeaient. Moi, je ne voyais rien, je ne sentais rien, en dehors de mes tripes. J’avais un Homme au petit-déjeuner, 10 ans plus jeune que moi, et j'avais une envie infinie de sexe. Je me suis allongée sur la couverture, mais je le voyais mal à l’aise. Je ne comprenais rien à son malaise, je voulais qu’il me pénètre, qu’il me remplisse, qu’il me prenne. Ne voyait-il pas cette envie animale? Alors je me suis mise à quatre pattes et je lui ai offert mon cul, sans romantisme aucun. Il m’a pénétré, enfin. J’ai joui fort, sans doute. Je ne sais pas si c’était du bon sexe. Aucune idée. A la fin... nous nous sommes rhabillés, je ne parlais pas, je rayonnais en mon fort intérieur. Soudain, il m’a demandé si j’aimais le sexe avec deux hommes. "Eh... Moi, le sexe avec deux hommes? Euh..." Nous nous sommes quittés. Ce n'était pas très clair si nous allions nous revoir. Mais cela m’importait peu! Une journée pareille, ça se fête! Après plus de 6, peut-être 8 ans? sans relations sexuelles consentantes, je venais de comprendre... mais pas de façon abstraite ou théorique, non, de façon on ne peut plus corporelle... Je venais de découvrir qu’à 51 ans, je débordais de désir. Et puis, il y avait cette question qui désormais, trottait dans ma tête, elle y trouvait un refuge, une résonance: "le sexe avec deux hommes". Mais ça se trouve où, deux hommes prêts à ça, de préférence ailleurs que dans les livres? Le jour de mon divorce, j’avais fêté l’évènement dans un petit café. Alors cette fois, j’y suis retournée pour fêter la fin de ma triste vie de femme insatisfaite. Sur mon téléphone portable, j’ai cherché sur des forums: "sexe avec deux hommes". Je suis tombée sur un site internet pornographique? érotique? Et là, c’était le pays des merveilles! Tout ce que j’avais secrètement lu sur le sexe, existait vraiment... là, à portée de main! Alors sans réfléchir, je me suis inscrite, membre payante. Et depuis, je vis une deuxième vie. Et surtout, une vie sexuelle épanouie, non-conventionnelle, libre. Avec le recul, je dirais que l'essentiel, c'est de m'être trouvée... retrouvée, d'une certaine façon. J'adore le sexe, c'est un peu bizarre de dire ça. J'aime ces moments de partage, d'intimité. Je déteste la vulgarité, j'aime l'art, le raffinement. et c'est dur de trouver des partenaires pour faire des choses qui soient bien. Mais... quand on en trouve, alors il y a vraiment une volupté, une beauté dans ce qui se passe... et pour moi, c'est surprenant de pouvoir trouver cela. *** Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met... à nu.