"Dans le corps de Baloo" Vous écoutez Déferlante, podcast agitateur... d'émotions. L'épisode de ce soir est le 2ème d'une très belle série de récits intimes, exclusivement consacrée au corps masculin, à ses ressentis, à ses craintes. A ses émotions. Je voulais en savoir plus sur le corps masculin, alors j'ai posé quelque questions, et des hommes m'ont courageusement confié leur histoire... Et dans "confier" il y a confiance. Alors, je tiens à remercier Baloo, de m'avoir raconté son expérience. Sacré ours bourru, avec un coeur d'artichaut "à l'intérieur dedans", comme on dit en Belgique. J'espère que ces récits intimes, sincères, parfois crus permettront aux femmes de mieux apprivoiser la partie cachée de l'iceberg des émotions masculines. Allons-y pour ce nouvel épisode. *** Mes premiers émois, en tant que garçon? Non, rien de délicieux au début, je n'ai pas de souvenir de câlin avec mes parents, par exemple. A l' école primaire, c’était mixte jusque dans les vestiaires de gym et de piscine, je ne voyais pas trop l'intérêt de reluquer les filles d’ailleurs. J’étais du genre invisible, sauf pour l’instit de 6ème et les moniteurs de plaine de jeux. Pour les moniteurs? disons qu'on est dans l'attouchement, du genre introduction d'un doigt ou masturbation. Et pour l'Instit? là, on est clairement dans le viol sur mineur, aussi bien en anal qu'en oral. Tout le village savait qu'il y avait plus que des rumeurs. Et d'ailleurs, les 6eme prévenaient les 5eme de ce qui les attendait. Mais, vous savez, nous étions 10 ans avant l'affaire Dutroux, 10 ans avant Julie et Mélissa, et je pense que personne n'en avait rien à foutre. Ma psy dit que je suis résilient et que par certains aspects j'ai les qualités et les séquelles d'un ancien combattant. Mais j’ai beaucoup de mal, encore aujourd'hui, à me laisser toucher, spécialement par un homme. Par exemple, mon kiné a dû déployer des trésors de patience pour arriver à des séances potables. Une amie intime essaie de me masser depuis... des années, mais il m’est impossible de me laisser faire. Ce n'est pas un problème de toucher, ou de sensation de ces mains sur moi. Mais plutôt un problème d'être "à la merci de" quelqu'un. J'ai cassé la jambe d'un instructeur qui m'avait mis la main au cul au stand de tir. J'ai même pas réfléchi, et j'ai dû me justifier ensuite. Si tu veux vraiment me foutre la trouille, attache-moi les yeux bandés, et ce sera un sacré rodéo. Une femme a essayé et c'était tout... sauf convainquant.  C'est aussi pour cela que je préfère être dessous lors d'un rapport: je peux gérer tout ce qui n'est pas pénétration, y compris les mains de ma partenaire. Je ne leur ai jamais rien dit, et je peux évidemment pratiquer la levrette ou le missionnaire mais dans l'absolu... être en-dessous me procure le plus de pouvoir, y compris celui de tenir mon érection quasi indéfiniment, car je peux alors faire le vide dans ma tête, sauf exception. Mon truc pour tenir est de penser à une activité hyper chiante, un match de foot, par exemple. C'est comme un anesthésiant. Petit, j’ai fait le choix d’aller dans une école de filles qui s’ouvrait à la mixité. En 1ère secondaire nous étions 6 garçons pour 1200 filles environ. WC garçons au fond de la cour de récré, et vestiaire commun à la piscine, suite à un oubli administratif. En sortant du secondaire, nous étions une centaine de garçons pour 1400 élèves. Au début, je me masturbais comme les filles, en me frottant contre le matelas. C’est con mais c’était ainsi que beaucoup faisaient donc je faisais de même. J’ai découvert la main vers 15 ans, un peu par hasard. J'ai un souvenir douloureux de ma 1ère éjaculation, la prostate qui se mettait en route, sans doute. Premier baiser avec une femme vers mes 15 ans, mais je léchais depuis 2 ans environ, lorsque j’ai eu une “vraie” petite amie. J’en avais des maux de ventre, le stress sans doute. Vous savez, lorsqu'on est... "victime", on garde une espèce de trace de proie sur soi.  Et ma trace a été détectée par une femme qui m'a utilisé comme jouet sexuel pendant quasi 2 ans.  Je ne me suis même jamais déshabillé, ce qui me convenait assez. J'ai le souvenir de m'amuser mais pas d'excitation, lorsqu'elle me demandait de la lécher ou de la caresser.  C'est ma seule relation avec une sorte de Domina si je devais décrire la situation avec du recul.  Je n'irai pas jusqu'à dire que j'étais heureux et satisfait, mais je me sentais, en tout cas, plus à ma place qu'avec des mecs. Alors, tomber amoureux, avec vraiment la tête et le corps, c'est venu bien plus tard, vers mes 28 ans et je n’ai pas renouvelé l’expérience depuis. J’espère qu’elle est heureuse, parce que moi je n’arrive pas à être heureux sans Elle. Et mon corps là-dedans? Bah, il suit le mouvement. Je faisais 85 kg grassouillet pour 1.80m à mes 18 ans, puis 105 kg à 21 ans, mais... 105 kg où je courais 15 km et j'en soulevais 100... genre 105-rugbyman. J’en fais 130 maintenant et je n’ai absolument plus rien à foutre de mon corps. Je me lave, je me rase, je coupe mes cheveux courts, un coup de déodorant et c'est tout. Dans le temps, j’enfilais parfois une chemise-cravate, mais ça aussi j’ai laissé tomber. J’étais couleur muraille et j’aimerais que cela reste ainsi. Mon sexe? J'ai un zob de statue grecque! Le petit machin qui pendouille et qui est facile à ranger. En érection j'ai une queue normale, je suppose... d'une longueur dans la moyenne. L'amie infirmière qui veut absolument me masser trouve que par moments, lorsqu'elle est sur moi, c'est comme si j'ajoutais une rallonge. Elle a aussi voulu essayer la sodomie avec moi, vu qu'elle aime cela. Mais elle a dû y renoncer, car elle trouve mon sexe trop large et épais. L'équivalent de plus de 4 doigts, selon elle. Mis à part elle, je n'ai pas eu de commentaire ni négatif, ni positif. Disons que j'ai un sexe en état de fonctionner quand il veut bien, mes 47 ans et les kilos en trop n'aident pas. Je ne comprends pas la mode de tout épiler tant pour les hommes que pour les femmes. C'est moche, hein... et c'est une démarche totalement inutile. Moi, je laisse pousser. Alors, mon appétit vient plutôt en mangeant. Je n'ai que rarement désiré et bandé en premier. Il me faut baisers, caresses, préliminaires. Éventuellement que ma partenaire ait déjà joui une fois, pour vraiment bien me chauffer. Je trouve que j'ai une queue peu sensible, sauf si je prends la peine de me décalotter, ce qui lui fait gagner en grosseur et en sensibilité, grâce au gland. Alors, quels seraient les trucs qui me feraient débander? D'abord, l'odeur de tabac. Il m'est impossible d'avoir envie d'une fumeuse. Une odeur de tabac dans les cheveux suffit à me couper l'envie. Ensuite, les pénis. J'ai déjà fait l'amour parmi d'autres couples ou même sous les yeux d'un mari, ça... ça va! Mais si un porteur de pénis veut s'inviter, ou si ma partenaire s'avère être plus ou moins un homme, alors là, c'est fin de partie pour moi. Quoi encore? ah oui, le fait qu'on me trouve beau, j'en ai été tellement surpris que ça m'a coupé la chique. Ou alors qu'on me demande ce que je veux. Moi, je suis plutôt dominant, et je n'ai pas peur de demander mais si je ne suis pas dans le jeu, me demander platement ce que je veux, ça... ça me casse l'ambiance. Et un jour... une chaise roulante m'a complètement refroidi. J'avais rencontré une charmante demoiselle de 24 ans, qui avait oublié de me dire qu'elle avait eu un accident à ses 18 ans.  Rien dit ni en tchat, ni rien de visible sur les photos. De plus, elle avait des envies réelles de soumission, alors on a fixé un premier rendez-vous en ville, juste pour faire connaissance. Et je me suis tellement déconfit en la voyant, qu'elle l'a mal pris, forcément. A mon avis, avec du temps et des conseils, cela aurait été très sympathique, mais elle a coupé les ponts, suite à ma gêne initiale. Vous savez, toutes mes partenaires ne sont pas soumises, et je me vois mal les amener sur certains chemins de travers. Mais aimer "50 nuances de brol" c'est un "red flag" pour moi. Moi, je me définis plutôt comme sapiosexuel, cela joue un peu sur mon rapport aux corps des femmes et sans doute sur le rapport à mon propre corps. Pour les femmes, par exemple... ma première soumise se surnommait elle-même "Mètre Cube". Elle avait les mensurations parfaites: 100 de haut, 100 de diamètre, 100 kg. Mes collègues me disaient que mon boudin était servi et encore aujourd'hui, je n'ai toujours pas compris comment ils n'arrivaient pas à voir son intelligence, son auto-dérision ainsi que sa belle joie de vivre. Après, la femme "la plus belle" avec qui je suis sorti est qualifiée de "banale" par mes amies. Là non plus, je n'ai pas compris. Moi, je n'ai rien contre les expériences. Si une dame a envie d'une sodomie, alors qu'elle essaie. Je l'aiderai volontiers. Mes seules limites dures sont... eh bien, si on essaie de me mettre plus de 2 doigts dans le cul. Par contre, un coup de langue sur l'anus ou sur les tétons, c'est fort excitant... mais les dames ne sont pas trop adeptes. Et si j'avais une baguette magique pour changer mon corps? Disons que j'aimerais revenir à mes 105-kg-rugby et aussi avoir 20 ans de moins, pas parce que le corps était mieux à ce moment-là, non! Mais... pour faire d'autres choix. J'ai arrêté de prendre soin de moi il y a 10-12 ans. Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas, je mange normalement (mais bon, tous mes ancêtres étaient ronds) alors voilà! Je n'attends plus grand chose. J'ai renoncé à vouloir "plaire" parce que je ne vois plus tellement l'intérêt. Il y a 10 ans, j'ai perdu le goût de la séduction, suite à la fin d'une relation. Et en plus, je trouve les canons de beauté du XVIIe-XVIIIe davantage dans mes goûts. Je ne comprends absolument pas la mode actuelle: tatouage, chirurgie, barbe d'un côté, mais sexe rasé de l'autre. Ca fait caprice, quoi! Cela me dépasse totalement et c'est en contradiction avec l'idée du "confort de soi" que je me fais. Je sais ce que j'ai eu, je sais ce que je veux, et surtout je sais ce que je ne veux plus ou pas.  Si une femme doit me trouver à son goût, cela sera pour mon côté Baloo, tant dehors que dedans. Je pense avoir de la sensibilité et de la tendresse lorsqu'on m'en laisse l'occasion. Une de mes soumises me surnommait "Terminator" tellement je pouvais avoir l'air froid et distant par moments. Mais "Baloo" est davantage dans mon caractère: choyer, rire, enseigner et au besoin sortir griffes et crocs.  Je ne voudrais pas traiter une femme comme moins que rien en jeu de domination et qu'elle envisage que je la vois ainsi dans la réalité. Oh, non! Je fais terriblement attention à ce que ma partenaire se sente entourée et aimée pour qui elle est réellement. Durant le confinement, pour revenir à mon côté Baloo, j'ai totalement flashé sur une assistante du supermarché.  Mais genre vraiment flashé: je suis juste passé en caisse et en voyant ses yeux par dessus son masque mon cerveau a fait tilt.  Arrive le confinement, puis les mois qui passent, et la discussion s'est nouée, au point de se poursuivre dans le privé, par messagerie. Je ne lui ai jamais caché que je devais rattraper mon cœur chaque fois que je la voyais. Mais je savais que c'était sans espoir. Elle a 25 ans, elle est heureuse en couple et fidèle. Je n'ai, selon moi, rien à lui offrir. Et de plus, j'ai été collègue avec son père. Mais nous avons aussi discuté de "50 nuances" et de "365 jours". J'ai détesté les films et les romans de 50 nuances, j'ai même lâché l'affaire. Je trouve la relation totalement abusive et malsaine. Ce n'est pas du tout mon BDSM. "365" c'est encore pire mais je n'ai jamais fini le film peut être que cela s'améliore vers la fin... Elle a adoré les films, elle les trouvait romantiques.   Je lui ai conseillé de regarder "La Secrétaire", qui selon moi est bien plus conforme à ce qui est une relation D/soumise. Elle ne trouvait pas, alors je lui ai finalement donné le film sur une clef USB. C'était en avril ou en mai. Et puis, le temps passe, et j'oublie totalement cette histoire de clef USB et voilà qu'un matin, elle me demande si elle peut passer déposer la clef chez moi. Je suis d'accord, je lui donne mon adresse, au pire il y a la boîte aux lettres. Et si jamais je ne suis pas seul à la maison, ce n'est pas un souci qu'elle sonne à la porte. Elle est arrivée début d'après-midi, elle me rend ladite clef et elle me demande si elle peut se changer chez moi, car elle n'avait pas eu le temps de le faire à son travail.  Je lui laisse le salon, j'attends sagement à l'étage qu'elle me dise que c'est bon et me voilà redescendu.  Ah, je ne l'avais jamais vue en "femme". La tenue de travail du supermarché fait assez sac et mis à part Instagram, je ne l'avais jamais vue revêtue de sa peau de femme.  Tadaaaam... Jupe crayon, bas noirs et chemisier blanc porté à même la peau.  J'en suis resté sur la dernière marche.  Elle portait même des lunettes pour compléter sa tenue.  Tex Avery aurait été jaloux du loup en moi.  C'était sa façon à elle de me dire ce qu'elle pensait du film, je crois. Elle a refusé d'en parler en tout cas. Je n'ai pas quitté l'escalier, je l'ai juste regardée. Elle a fait quelques pas sur la pointe des pieds puis elle m'a dit de remonter, pour se changer à nouveau. Sa conclusion était que je l'avais tellement déshabillée du regard qu'elle avait eu l'impression d'être sous une lampe chauffante. Et elle est repartie, comme elle est venue. Je n'ai pas ressenti d'excitation physique sur le moment, je crois que cela se serait remarqué et que cela aurait été gênant, mais... mes yeux étaient les fenêtres de mon âme. Je n'ai même pas osé fantasmer sur ce moment magique, j'aurais eu l'impression de dénaturer, de souiller ou d'interpréter son cadeau. Récemment, je lui demandais pour ses soucis de santé, ne voilà-t-il pas qu'elle me demande un service ainsi que mon numéro de téléphone par la même occasion. Cette charmante jeune femme a besoin d'être conduite à un examen ophtalmologique fin de semaine. Ni ses parents, ni son copain ne peuvent la conduire. A mon avis, je dois être son 18ème choix, vu qu'elle a un large cercle d'amis. Elle m'a dit que c'était l'occasion de ma vie pour l'avoir à mon bras et moi, j'ai répondu qu'elle pouvait aussi disposer de ma canne, mais elle a dit "non merci j'y vois assez". Donc, mon vendredi sera donc illuminé de son sourire, et j'espère que son rendez-vous ophtalmo aura du retard. Si je ne vous réponds pas lundi matin, sachez que j'ai eu un... infarctus de délectation. Oui je sais, les hommes sont stupides et aisément manipulables par la gente féminine. Pour finir... si je devais donner un conseil aux jeunes? Si vous devez regarder du porno, alors regardez le porno des années '80 et '90. Sans tatouage, piercing, chirurgie... Avec des poils et avec des pratiques normales. Et surtout, laissez-vous le temps d'apprendre. Moi, j'ai connu 6 vierges dans ma vie, et à chaque fois, elles étaient mais... désespérées de ne pas être au top directement, alors que le sexe est tout, sauf inné et instinctif. *** Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met... à nu.