"Dans le corps d'Adam" Vous écoutez Déferlante, podcast agitateur... d'émotions. L'épisode de ce soir est le tout premier d'une très belle série de récits intimes, exclusivement consacrée au corps masculin, à ses ressentis, à ses craintes. A ses émotions. Je voulais en savoir plus, alors j'ai posé quelque questions, et des hommes m'ont courageusement confié leur histoire... Et dans "confier" il y a confiance. Alors, je tiens à remercier Adam, le premier homme à raconter son expérience. J'espère que ces récits intimes, sincères, fragiles permettront aux femmes de mieux apprivoiser la partie cachée de l'iceberg des émotions masculines. Allons-y pour ce nouvel épisode. *** J’ai quelques souvenirs d’érections lorsque j’étais un petit enfant, sans véritablement comprendre ce qui se passait. Moi, j'ai appris à lire tout seul, alors j’ai toujours été en avance à l’école, ce qui fait qu'en fait j'étais le plus jeune de ma classe. Les filles me voyaient plutôt comme un "petit frère" mignon et sympa qu’il fallait protéger, plutôt qu'un "mâle alpha" de la cour de récréation. J’étais plus petit que quasiment tout le monde et je me souviens très bien que je me trouvais moche, pâle et gringalet. En plus, j'étais bon élève, donc je cochais toutes les cases pour n’éveiller aucun sentiment d’ordre sexuel chez les filles de l’école. Et les "mâles alpha" de la récré ne se gênaient pas pour me lancer des piques, mais pas trop non plus car le week-end, sur les terrains de basket, j’étais quand même un des meilleurs, malgré ma petite taille. Je n’ai en fait quasiment aucun souvenir d’ordre sexuel jusqu’à mon tout premier baiser, à 11 ans, nous étions cachés en contrebas de l’allée menant au centre sportif de ma ville. Je garde un souvenir très fort de nos lèvres qui se touchent, de nos langues qui s’entremêlent et de nos corps qui se frôlent. Et j’ai évidemment senti le plaisir de mon sexe, devenu incontrôlable. Il avait durci entre mes jambes jusqu’à se tendre au maximum. C’est là que j’ai compris que... quelque chose de spécial se passait dans cette partie de mon corps La confirmation est venue les jours suivants, lorsque j'ai ressenti le même phénomène agréable, à chaque fois que je repensais à ces baisers. Mais cette première embrassade est restée sans véritable lendemain. Très vite, la fille m'avait dit que je manquais de maturité. Evidemment, elle n'a pas employé ces mots, mais c'était du genre: "tu es mignon mais tu as 11 ans, moi j’en ai 12, tu comprendras que je suis plutôt attirée par des vrais mecs de 13 ou 14 ans, mais on peut rester amis bien sûr". Quelques mois plus tard, une autre fille me proposa de passer un peu de temps avec elle. Je me suis rendu compte qu’à la perspective de me retrouver seul avec elle, mon sexe durcissait de nouveau… et cela me donnait envie de plus. Une après-midi, elle avait envie de m’embrasser et elle posa ses lèvres sur les miennes. Contrairement au premier baiser, expédié comme une formalité ou comme une case à cocher, quelques mois plus tôt... cette fois-ci, il y avait beaucoup plus de tendresse et de douceur. Elle avait posé aussi ses mains dans mon dos, sur mes fesses et elle m’invita à poser les miennes sur sa poitrine. De nouveau, j'ai ressenti une vague de chaleur se diffuser dans tout mon corps, à partir de mon sexe. Je me disais qu’il devait y avoir plus... Quelques jours plus tard, alors qu’elle m’embrassait de nouveau, elle se mit à rire. Je lui demandai pourquoi et elle me dit qu’elle sentait que je "bandais". Je crois que j’ignorais la signification de ce mot. Et elle s'en est rendue compte. Et là, ma réputation de « gamin » était faite pour plusieurs années! Elle a raconté l’anecdote à tout le monde, y compris aux petits caïds, qui n'ont pas raté l'occasion de se moquer. J’étais donc rangé pour une durée indéterminée dans la catégorie des "coups à éviter à tout prix" et des "gamins". Si bien que pendant 2-3 ans seules quelques filles qui avaient elles-mêmes été classées dans la même catégorie ont pu s'intéresser parfois à moi. Mais comme elles n’y connaissaient rien de plus que moi, cela se limitait à des baisers très maladroits. Alors que j’entendais les ragots de la cour de récréation annoncer que "X avait couché avec Y" ou que "bidule branlait des garçons en cachette chez elle, parce que ses parents travaillaient tard le mercredi". C’est à ce moment-là que j’ai découvert la masturbation. Le soir, dans mon lit, repenser à mes découvertes d’adolescent chaste me ramenait inévitablement à la sensation agréable et mystérieuse de cette puissance et de cette chaleur se diffuser dans mon corps à partir de mon érection. Il devait forcément y avoir quelque chose de plus... Et je l’ai compris en voyant qu’il était très agréable de toucher ce sexe gonflé et dur, de l’enserrer, de le caresser, de l’astiquer. La première fois que j’ai joui, ce fut une découverte exceptionnelle! La découverte d’un plaisir absolu, d’une vague irrésistible qui parcourt l’ensemble de mon corps, pour resurgir au bout de ma queue. Je me suis très régulièrement masturbé, plusieurs fois par semaine. Je me rappelle avoir toujours été intrigué par ce moment de bascule, où l’on ne peut plus retenir le sperme, en essayant de frôler ce moment... pour le repousser le plus possible. Pendant longtemps, la masturbation m’a largement suffi. J’y trouvais beaucoup de plaisir et peu d’ennui, contrairement aux quelques relations que je pouvais avoir avec des filles, mais qui ne duraient pas. En tout cas, jamais assez pour arriver aux choses sérieuses où j’aurais pu y trouver un plaisir équivalent. J'allais comprendre plus tard que les relations ne duraient pas justement... parce que je ne prenais pas l’initiative de les emmener plus loin. J'étais trop timide, trop effrayé ou trop bien élevé pour aventurer une main dans la culotte d’une fille ou pour lui suggérer de passer la sienne dans mon pantalon. Vers 15-16 ans, j’avais commencé un pic de croissance important, jusqu’à atteindre 1m90. Je passais donc du plus petit à un des plus grands de ma classe. Le regard des filles avait changé sur moi, mais je ne m’en rendais absolument pas compte. Jusqu’au jour où en rhéto, une copine de classe plus âgée (parce qu'elle avait doublé une année et qu'elle devait avoir 19 ans, alors que moi, j’en avais 17) a dû prendre comme un petit challenge personnel le fait de me dévergonder. À l’occasion d’une sortie scolaire, nous nous sommes retrouvés assis l’un à côté de l’autre, pour une pièce de théâtre. Dès le début du spectacle, j’ai senti sa main se poser sur ma cuisse. J’étais tétanisé, mais tellement excité. J’ai mis la main sur la sienne, mais elle l’a ramenée vers sa cuisse à elle. Alors... j’ai patiemment remonté ma main, centimètre par centimètre, jusqu’à atteindre son entrejambe, tandis qu'elle...elle faisait de même de son côté. À chaque millimètre gagné, je m’attendais à un mouvement de sa part pour mettre un terme à ma conquête du territoire, mais ce mouvement ne vint jamais. Malheureusement, la mode des jeans épais et larges des années '90 fit que les sensations étaient amoindries par la toile denim. De plus, l’endroit n’était pas propice à une branlette en bonne et due forme. Mais j'ai compris clairement qu’il y avait une différence énorme entre se branler et recevoir des caresses, même timides, d’une main que l’on ne contrôle pas. Quelques jours plus tard, cette fille organisait une soirée dans le Club House du golf tenu par ses parents. On se tournait gentiment autour, jusqu’à ce qu’elle décide de mettre de la musique, de m’agripper et de m’attirer sur la piste de danse improvisée. Nous avons dansé quelques instants, puis elle m’a embrassé, langoureusement. Avec le recul, je pense que c’était mon premier vrai baiser avec une vraie intensité sexuelle. Nos corps serrés et ses yeux bleus, très bleus, plongés dans les miens. Un peu plus tard, elle m’invita discrètement à sortir pour aller faire un tour à l’extérieur, du côté du "practice". Une fois installés confortablement à l’abri des regards, nous avons repris nos baisers, qu’elle accompagna cette fois de caresses sur ma cuisse, puis progressivement sur mon érection. Elle m’invita aussi à glisser ma main sous sa jupe, et à la remonter le long de ses collants jusqu’à son sexe. Ce fut une autre sensation inconnue de chaleur moite et je ne me lassais pas de caresser cette première chatte, à travers le nylon. Je trouvais cela tellement chaud, doux et excitant… Je bandais comme jamais, j’essayais de me concentrer sur les caresses que je faisais, afin de ne pas trop me comporter comme un bourrin, mais je tremblais comme une feuille et elle s’en aperçut, évidemment. Elle me demanda si tout allait bien et je lui dis que oui, mais que ses caresses allaient finir par me faire jouir. Alors elle me répondit que c’était exactement ce qu’elle voulait! Elle a glissé la main dans mon pantalon et pris fermement les choses en main. Je crois qu’il n'a fallu que quelques secondes pour que je me lâche complètement, dans une confusion totale de plaisir intense, de gêne, et de fierté et de honte. Ça, c’est mon premier souvenir de mon corps qui part en vrille. Et de la formidable sensation de laisser quelqu’un d’autre en prendre le contrôle. Je me souviens d'avoir été incapable de faire ou de dire quoi que ce soit dans les instants qui ont suivi. Je suis juste rentré chez moi, à pied, au plein milieu de la nuit, fier et honteux à la fois, avec à chaque pas la sensation du sperme étalé dans mon pantalon, qui me rappelait ce qui venait de se passer. La suite de la découverte du plaisir sexuel a pris du temps… La fin de l’année scolaire est arrivée très vite, j’ai encore pu profiter de quelques branlettes de la part de ma dévergondeuse et j’ai pu y ajouter la découverte maladroite de son sexe à elle, lors d’un week-end célébrant la fin des examens. Je l’ai caressée longuement, sans nécessairement avoir la moindre idée de ce que je faisais et puis... à un moment donné, elle a tiré mes hanches vers les siennes en écartant les cuisses. De nouveau, je tremblais comme une feuille en lui disant que je n’avais jamais fait "ça". et elle m’a dit qu’il était temps de s’y mettre. Je pense n’avoir même pas réussi à la pénétrer avant de jouir une première fois. L’avantage d’un corps de 17 ans c'est qu’il ne faut pas attendre longtemps avant d’être de nouveau en mesure de bander raide. Je me souviens de cette première pénétration et de la chaleur enveloppante et glissante qui m’aspirait littéralement, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit, pour retenir mon plaisir. Puis elle est partie en vacances, moi aussi, nous avons pris des chemins très différents pour nos études, et finalement, je ne l’ai quasi jamais revue. J’ai eu ensuite une période assez longue sans sexe, étant complètement perdu dans le monde de l’université. Ce n’est qu’à la fin de mes études que j’ai pris conscience qu’en fait je pouvais plaire, mais j’étais très timide. J’avais donc développé une prédilection pour les étudiantes Erasmus car il me semblait moins difficile de "briser la glace" en anglais ou en espagnol. J’ai eu 2 à 3 années dévergondées, de découvertes multiples de mon plaisir, et du plaisir que je pouvais donner, avant de tomber fou amoureux d’une espagnole. Elle m’a quitté après quelques mois, j’étais désespéré et j’ai fini par me "caser" pour sortir de mon chagrin d’amour. Et ça, c’était une grosse erreur! J’ai été en couple trop longtemps, trop malheureux, avant de me rendre compte que je n’étais plus moi-même. Heureusement... Internet et les smartphones étaient arrivés et je me suis inscrit sur une appli de rencontres clandestines. Cela m’a permis de redécouvrir le plaisir de plaire, de jouir, de faire jouir. Le plaisir de revivre. J’ai découvert à l’approche de mes 40 ans de nouvelles formes de plaisir, selon les fantasmes de mes partenaires. Domination et soumission, candaulisme, mélangisme, travestissement, plaisir anal, et en réalité, tout cela m’a aussi permis de prendre conscience que la vie que moi, je vivais n’était pas celle que je voulais. Aujourd’hui: j’approche mes 50 ans, et je pense que j’aurais été soulagé à 20 ans de savoir que j’aurais ce corps. Je suis plutôt grand et svelte (1m90, 82 kg) et je garde une musculature acceptable. Mes années de pratique intensive du basket m’ont légué cette musculature de base. J’ai les jambes bien dessinées, des épaules larges, mais pas trop, et les bras pas trop mal proportionnés. Elles m’ont aussi légué quelques séquelles : un nez cassé et légèrement de travers, un petit doigt qui se déboîte volontiers, une cicatrice de 25 cm sur la cuisse, une autre de 8 cm au genou, et une jambe droite plus fine que la gauche. J’ai appris à aimer ces cicatrices, elles font partie de moi et de ce j'ai traversé dans la vie. Évidemment, mon corps décline. Je sens que la peau est moins ferme, mes tendons sont fatigués et douloureux au réveil, je ne peux plus me permettre des écarts alimentaires qui passaient sans problèmes il y a 10 ans... sous peine de « prendre du bide ». Une nouvelle cicatrice est venue s’ajouter aux autres, cette fois à l’aine. Je vois quelques taches sur ma peau, bénignes jusqu’à présent, selon mon dermatologue. Surtout, j’ai pris la décision il y a quelques années de me raser le crâne car ma calvitie m’a définitivement rattrapé. Mais j’ai de la chance, la forme de mon crâne est plutôt harmonieuse. Et ma barbe, même courte, laisse maintenant largement entrevoir des reflets argent. J’ai conscience du déclin de mon corps depuis quasiment 20 ans. Dès mes 27-28 ans, j’avais déjà remarqué que mes muscles n’étaient plus aussi puissants et explosifs. Sur un terrain de sport, je compensais par une plus grande expérience et une meilleure compréhension du jeu. Dans la vie, j’essaie de faire pareil et de compenser en me connaissant mieux, en faisant plus attention aux autres, en étant plus réceptif aux signes que je reçois. J’ai une malformation au niveau de la poitrine, le plexus solaire est inversé, cela peut donner l’impression que je suis un gringalet. Adolescent,j’en ai été très perturbé, parfois j'ai hésité à me mettre torse nu, mais là, ça ne me pose plus aucun problème. De manière générale, j’essaie de prendre soin de mon corps. C’est lui qui me porte au quotidien, autant que ce soit dans les meilleures conditions possibles. Je fais du sport régulièrement, pas dans le but de "prendre du muscle" mais juste pour entretenir ce que j’ai acquis. Il va falloir passer de plus en plus de temps à faire des étirements et des assouplissements. Je n'ai pas de tatouages, j’ai bien trop peur de m’imposer cette vue ad vitam eternam. Ni de piercings. Je me rase régulièrement le torse qui est très poilu, sans pour autant m’épiler. Dans l’ensemble, j’aime mes yeux (bleus gris verts), mes mains et mes jambes. Si je pouvais changer quelque chose, ce serait sans hésiter ma dentition. Il me manque sans doute un peu de volume dans les fesses, mon cul est un peu plat. J’ai fait le deuil de mes cheveux, je trouve cela trop agréable d’avoir le crâne rasé. Je n’ai aucune pudeur exagérée envers ma verge. Je suis assez à l’aise avec mon corps, y compris avec cette partie-là. Je pense que ma verge au repos est finalement assez quelconque. Le gland apparaît en permanence, environ aux 2/3. Je n’ai jamais mesuré, ni au repos ni en érection. Je dirais qu’elle doit faire 8-9 cm au repos, peut-être le double en érection? En tout cas, personne ne s’en est jamais plaint, pas ouvertement à moi. La peau est plus mate et bronzée sur ma verge que sur le reste de mon corps, je n’ai jamais compris pourquoi. Je tonds mon pubis, ma verge, mes testicules, sans les épiler, pour des raisons esthétiques, hygiéniques et aussi sensorielles. C’est beaucoup plus agréable de recevoir une caresse sur la peau, sans une couche de poils. C’est aussi beaucoup plus pratique si je me masturbe ou si l’on me branle, jusqu’à me faire éjaculer. Je préfère que le sperme jaillisse sur la peau, plutôt que dans une touffe de poils. En érection, ma verge dessine une jolie courbe vers le haut. Elle est généralement bien droite, je dirais 4/4,5 cm d’épaisseur, le gland largement saillant, tirant sur le frein, quelques veines apparentes mais pas trop. Mes testicules sont quelconques. J’aime beaucoup bander. J’aime la sensation de ma queue qui se durcit et se gonfle de sang Je vous en parle et là, je bande. J’ai de la chance, à mon âge: mes érections restent dures et fiables (je ne fume pas, je ne bois que très peu, je pense que cela aide). J’aime qu’on caresse ma verge, qu’on la prenne en main, en bouche. Je trouve cela d’une douceur incroyable. J’aime quand elle est humidifiée de salive et qu’elle glisse dans la paume de la main ou dans une bouche. Je la mouille abondamment de ma propre salive quand je me masturbe. J’aime aussi la voir enserrée dans des doigts vernis, peut-être même dans un gant en nylon noir transparent. Et j’aime que l’on me prenne les testicules en main et que l’on caresse la zone située entre la verge et l’anus. Mon moment préféré est lorsque je sens l’éjaculation qui devient inévitable, incontrôlable, et je sens littéralement le sperme jaillir de mon corps, remonter dans ma verge et gicler par à coups. J’adore jouir, je ne m’en lasse pas, je crois être d’ailleurs un peu "obsédé" mais je l’assume parfaitement. Je me rends compte que ma sexualité a beaucoup évolué et qu’un rapport ne doit plus forcément aboutir à une pénétration. Je peux prendre autant de plaisir à être sucé ou branlé, voire à me branler sous le regard de ma partenaire. Depuis une dizaine d’années, j’ai aussi découvert le plaisir d’être pénétré moi-même (par un doigt, ou un sex-toy) Une de mes maîtresses a commencé à me titiller l’anus du bout du doigt. J’ai eu envie de plus, et lorsqu’elle a introduit son doigt, j’ai joui... mais rapidement, à plusieurs reprises, sans éjaculer. C’est un orgasme très différent de l’orgasme par éjaculation. Lors d’une éjaculation, la vague de plaisir monte de manière linéaire, progressive, jusqu’à atteindre un pic, lorsque le sperme jaillit et l’épicentre de ce plaisir est le gland. Lors d’un orgasme anal, le plaisir monte par vagues successives, à chaque fois un peu plus fort, et il se répand dans tout le corps. Cela sort évidemment du cadre de... cette question que vous avez posé sur ma verge, mais c’est un plaisir encore trop méconnu, et surtout mal considéré. Considéré comme "honteux". Je pense que cela fait aussi partie du rapport des hommes à leur corps et personnellement, je n’ai aucune gêne à prendre du plaisir par cette voie. J’ai de la chance, je n’ai pas le souvenir d’avoir été "lâché" par mon corps ou d’avoir connu des pannes sexuelles. Après un orgasme, il me faut certes un peu plus de temps pour bander à nouveau, parce que je n'ai plus 20 ans, mais... cela reste un délai très raisonnable. (15-20 minutes maximum) J’ai un appétit et des besoins sexuels importants et mon corps est presque douloureux si je n’ai pas d’orgasme pendant quelques jours d’affilée (4 ou 5 jours environ), a fortiori depuis une hernie inguinale il y a quelques années. Mon ventre, mes testicules deviennent douloureux si je n’éjacule pas pendant un certain temps, surtout si j’ai eu une excitation sexuelle à un moment donné que je n’ai pas pu mener jusqu’au bout. Alors, j’ai presque un besoin physique de jouir pour me "soulager", au sens premier du terme. Cela m’a valu d’être qualifié de pervers et d’obsédé par une ex-compagne et... plus jamais, je ne veux être dans cette situation. Je redoute quelque peu le moment où inévitablement, mon corps commencera vraiment à montrer des signes de faiblesse, que ce soit... en bandant moins fort, moins longtemps, moins régulièrement. C’est peut-être aussi pour cela que je fais attention à mon mode de vie (sport, alimentation) et que je continue à avoir une activité sexuelle, seul, en couple, voire même à plusieurs, dans quelques occasions exceptionnelles. La "faiblesse" de ma verge tient plutôt à une tendance à être trop rapide et à avoir du mal à me retenir, spécialement lorsqu’il y a une charge émotionnelle, affective forte. Je compense alors, en essayant de profiter un maximum de mon plaisir quand il vient (pour ne pas le gâcher) et en utilisant d’autres moyens pour procurer du plaisir à ma partenaire ensuite (mes mains, mes doigts, ma bouche). Je remarque aussi que si ma partenaire néglige mon sexe dans les préliminaires, alors j’ai davantage tendance à éjaculer de manière précoce, sans pouvoir me retenir, lorsque la pénétration arrive. En d’autres termes, c’est comme si les caresses légères lors des préliminaires me permettaient d’atteindre un certain palier d’excitation là où je peux plus facilement contrôler mon plaisir. A l’inverse, pénétrer sans avoir moi-même été caressé et préparé à l'acte, rends le passage du "rien" au "tout" bien trop brusque, avec la conséquence d'être moins en mesure de maîtriser la montée de mon plaisir. Enfin, ce qui me ferait débander, ce serait sans doute la vulgarité et le mélange des genres incongrus. Il peut y avoir un aspect cru, direct, grossier même (des mots crus, de la fermeté physique, de la contrainte psychologique, ou même des insultes) si le contexte s’y prête et que chacun y consent... Mais pour moi, il n’y a rien de pire que le manque d’élégance, d’esthétique, d’éducation. Les photos amateurs, prises dans la buanderie, à la lumière blafarde d’un néon, avec le linge qui pend en arrière-plan et les jouets des enfants, cela me fait débander immédiatement. De même, je suis déjà allé déjà dans un club libertin où les habitués discutaient en lingerie et porte-jarretelles du bulletin de leurs enfants, et ça... ça a été pour moi l’indicateur très clair qu’il fallait que je parte. J'ai besoin d’installer un climat sensuel, de construire le moment, par des échanges préalables, par des messages de plus en plus explicites, car mon premier organe sexuel reste mon cerveau. Et à partir de là, tout devient envisageable... dès lors que je sens qu’il y a un respect mutuel, une volonté commune et partagée de s’exciter. Une convergence des univers sexuels. Mon corps a déjà traversé 50 ans ou presque. Oui, quelques opérations mais rien de grave en soi, même s’il a été nécessaire de "reconstruire" une partie (en commençant par réapprendre à plier la jambe et à marcher) 8 mois de rééducation. Cela m’a sans doute permis de mieux le connaître, le comprendre, le respecter. Je crois avoir un peu laissé tomber mon corps entre 30 et 40 ans, mais j’avais également laissé tomber mon âme. Je me suis perdu et trahi pendant une trop longue période, et c’est en fait peut-être grâce à mon corps, en redécouvrant les plaisirs du sexe, du sport, et de la nourriture, que j’ai commencé à renaître. Donc aujourd’hui, je prends soin de mon corps, sans doute de manière caricaturale, je suis allé jusqu’à fréquenter le très chic club de sport David Lloyd. Mais j’ai du plaisir à retrouver la fermeté de mes cuisses, et un peu de volume dans mes biceps, même si je n’ai pas encore tout à fait intégré que je ne peux plus demander à mon corps d'aujourd’hui de faire ce qu’il faisait spontanément il y a 25 ans. N'empêche, je prends plaisir à prendre soin de moi, y compris en m’habillant avec des vêtements qui me mettent en valeur. L’espoir que je formule est évidemment d’éviter le plus longtemps possible les gros ennuis de santé, et que mon corps ne me lâche pas brutalement. Et pour finir, aux jeunes, je dirais... Ne prenez jamais rien pour acquis, ni la force de vos muscles, ni l’amour des autres. Tout ce qui ne s’entretient pas, a inexorablement tendance à s’éteindre et à disparaître. A vos problèmes, il y a toujours une solution, même si la situation semble désespérée. Ayez toujours quelqu’un à qui parler pour vous aider à relativiser, sans vous juger. Et vous trouverez alors en vous la force d’accomplir des choses inouïes. Puis, à chaque âge ses découvertes! Il n’est pas indispensable d’avoir déjà expérimenté à 23 ans la double pénétration et le plan à 6. Non, bien au contraire... il est très agréable de découvrir encore de nouvelles choses à 30, 40 ou même 50 ans. Mais surtout, ne vous oubliez pas! Jamais. Si on veut vous changer, pour vous faire devenir quelqu’un que vous n’êtes pas, alors là, fuyez! Il est important d’évoluer, mais cela ne doit pas se faire au détriment de votre bien être. Respectez les autres et... respectez-vous. *** Vous avez écouté Déferlante, le podcast érotique qui vous met... à nu.